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Enquête sur la maturité Data des entreprises d’Occitanie : le point de vue des partenaires

01 mai 2020

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Notre enquête sur la maturité Data des entreprises d’Occitanie a été menée avec la participation de plusieurs partenaires ayant à cœur d’accompagner les entreprises dans les enjeux du numérique. L’agence Ad’Occ, l’association Occitanie Data et l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie) de Montpellier mettent en perspective les résultats de cette étude. Découvrez leurs éclairages !

Photo de Frank Berthu

Le point de vue de Franck Berthu, référent transformation digitale pour l’agence Ad’Occ

Cette étude illustre une évolution de la maturité digitale des entreprises. Ce qui retient mon attention, c’est que le pilotage de l’entreprise grâce à la Data apparaît désormais dans le top 4 des enjeux des répondants. Ce défi est renforcé par les contraintes en constante augmentation et révélées durement par la crise sanitaire. Avec l’apparition de nouvelles formes de management, le besoin de digitaliser le pilotage devient nécessaire même pour les TPE.

Le paradoxe est le suivant : les entreprises se digitalisent pour gagner de la performance, mais elles n’en profitent pas assez pour créer de la valeur. Sur le terrain, on retrouve cette observation pour toutes les entreprises, digitalisées ou non. Les acteurs métiers s’emparent de plus en plus de données internes pour piloter leurs activités. De fait l’équipe dirigeante ne peut plus faire face à ce volume d’informations pour prendre des décisions tactiques voire stratégiques qu’impose le contexte économique. De plus, limitées par les technologies qu’elles utilisent, c’est-à-dire des fichiers Excel, elles regardent les bilans de leur activités passées mais elles ne sont plus en capacité de simuler des scénarii à venir et de prendre de l’avance sur leurs concurrents.

Il existe plusieurs freins. Tout d’abord, un manque de compétences sur les nouveaux outils de business intelligence. Ensuite, un rapport complexe avec la machine : jusqu’où peut-on faire confiance au numérique pour prendre une décision importante ? Enfin, les outils utilisés sont trop chronoghages, alors qu’il existe aujourd’hui des logiciels performants et accessibles comme Power BI.

Pour moi, il faut former les dirigeants dans le processus de prise de décision stratégique par l’utilisation de ces logiciels d’aide à la décision qui permettent un avis plus rapide, communicant et objectif et vont libérer le temps nécessaire aux dirigeants pour ajouter un critère subjectif afin de prendre une décision avisée et différenciante. Mais il faut aussi repenser la place de la technologie.

Pour rester compétitive, l’entreprise de demain ne devrait-elle pas se doter d’un management « augmenté » ?

Photo d'Olivier Auradou

Le point de vue d’Olivier Auradou, délégué général chez Occitanie Data

En préambule, il faut garder en tête ce biais : ce sont surtout des entreprises sensibilisées au digital qui ont répondu à cette enquête. Néanmoins, je suis frappé par le niveau de maturité Data des entreprises, déjà assez élevé, sur l’usage des outils, le pilotage de l’entreprise et la capacité à créer de la valeur grâce aux données. Cela n’empêche pas qu’il y a encore beaucoup à faire sur ces sujets, y compris pour les grandes entreprises.

Ce qui attire mon attention, c’est que 32% des entreprises répondantes souhaitent être mieux informées sur la thématique de l’usage des données pour leur impact RSE. C’est une problématique qui anime Occitanie Data : quand on parle de RSE, on parle d’éthique, qui s’applique aussi bien à l’individu qu’à l’environnement et la société. Nous avons ici la confirmation que la RSE est un sujet important pour les dirigeants. Et ils ont conscience que la donnée peut leur permettre d’aller plus loin dans cette démarche.

Un autre point que soulève cette étude, c’est que 40% des entreprises ont une conformité très faible, limitée ou moyenne au RGPD, qui a pourtant déjà deux ans. Le RGPD ne doit pas être perçu uniquement comme une contrainte, mais comme un outil qui différencie les pays européens en proposant un autre modèle de la Data que celui des GAFA. L’enjeu est d’améliorer son acceptabilité et de rendre accessible son utilisation, car il est sécurisant pour les entreprises comme pour les internautes et les consommateurs.

Par ailleurs, cette étude illustre le besoin du monde économique de la région de monter en compétences dans la maîtrise et l’usage des données dans un esprit responsable. La donnée est une opportunité économique, mais elle exige la confiance, entre les entreprises elles-mêmes mais aussi et encore plus avec les citoyens. Les leviers de cette confiance, ce sont tout d’abord la transparence et l’éthique dans le traitement des données ainsi que leur protection et leur sécurité. Cette confiance passe aussi par l’équité des modèles économiques liés aux données et la répartition de la valeur qu’elle produit.

Chez Occitanie Data, nous sommes convaincus qu’il faut travailler ensemble sur ces enjeux, dans un esprit de coopétition, pour trouver des solutions souveraines qui bénéficient à tous sur le territoire européen. C’est la raison pour laquelle notre association propose un espace de confiance qui réunit des entreprises, parfois concurrentes, et des acteurs publics, pour partager un socle de valeurs communes et favoriser un développement éthique de l’économie de la donnée.

Je tiens enfin à féliciter Datasulting d’avoir été moteur pour lancer cette étude. Je me réjouis que des entreprises s’emparent de ces sujets d’intérêt général. 

Photo d'Etienne Lea

Le point de vue de Etienne Léa, Membre du Conseil d’Administration de l’UIMM Occitanie et Président du Pôle Formation « Occitanie Est »

Un tiers des répondants de l’enquête sur la maturité Data des entreprises d’Occitanie est issu du secteur de l’industrie. Il y a donc un vrai intérêt pour ce sujet, mais cette étude confirme le besoin de sensibiliser ce secteur sur les opportunités offertes par le digital. L’exploitation des données crée de nouveaux business et ouvre de nouveaux marchés. Dans la région Occitanie Est, de nombreuses PME innovantes s’emparent de ce potentiel, mais pour beaucoup d’entreprises industrielles les termes « digitalisation » ou « Industrie 4.0 » ne sont pas parlants. Du côté des filières et des branches, il y a un travail d’explication sémantique et d’acculturation à faire.

L’industrie a souffert de la délocalisation et le nombre d’emplois régresse ; elle a besoin d’évoluer et de se réenchanter. Face à cela, de nouvelles opportunités émergent : impression 3D, objets connectés… Il faut promouvoir cet engouement pour répondre aux nouvelles attentes et aux nouveaux usages des clients. Mais également montrer que l’industrie a vraiment changé de visage. Elle offre tous les métiers : ingénierie, maintenance, production, et à cela s’ajoute aujourd’hui le besoin d’expertises dans tous les champs du numérique. Les jeunes talents du digital doivent être attirés par l’industrie ! L’enjeu est donc de combattre les préjugés, de former nos futurs collaborateurs et recruter nos talents de demain.

Je suis par ailleurs dirigeant de l’entreprise Captels. Nous avons lancé une démarche innovante depuis trois ans. Nous transformons notre business model afin d’intégrer ces technologies dans nos machines pour les rendre connectées, afin que nos clients monitorent l’état et l’activité du matériel. Cela leur permet notamment d’anticiper les pannes et les besoins de maintenance. Aujourd’hui, les clients ont besoin de machines qui communiquent, pour mesurer leur performance et leur productivité. Il est crucial de promouvoir ces nouvelles technologies et de former nos apprentis à ces métiers prometteurs.

Découvrez les résultats 2021 de l’enquête en Occitanie !

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